Article N° 8209

Dénifanstat - Acné

Dénifanstat : un nouvel espoir contre l’acné modérée à sévère

Abderrahim Derraji - 19 octobre 2025 23:07
Présenté au congrès 2025 de l’Académie européenne de dermatologie et de vénéréologie (EADV), le dénifanstat, un inhibiteur oral de la synthase des acides gras, pourrait représenter une alternative prometteuse à l’isotrétinoïne dans le traitement de l’acné modérée à sévère. Les résultats d’un essai de phase 3 de 12 semaines ont montré des améliorations cliniquement significatives par rapport au placebo.
 
Le dénifanstat agit en bloquant la production de sébum au niveau des sébocytes, réduisant ainsi l’environnement favorable au développement de l’acné. Selon la Dre Flora Xiang, investigatrice principale à l’hôpital Huashan de Shanghai, cette inhibition du sébum contribue aussi à atténuer l’inflammation cutanée en diminuant la libération de cytokines et la différenciation des cellules Th17.

L’étude a inclus 480 adultes chinois âgés de 18 à 40 ans présentant une acné modérée à sévère (score IGA de 3 ou 4). Les participants ont été répartis aléatoirement entre un groupe recevant 50 MG de dénifanstat par jour et un groupe placebo. Après douze semaines, les résultats ont été sans appel : 33,2 % des patients sous 
 
dénifanstat ont obtenu un succès IGA (amélioration d’au moins deux points et score final de 0 ou 1), contre seulement 14,6 % dans le groupe placebo.
 
Les réductions du nombre total de lésions (–57,4 % contre –35,4 %) et de lésions inflammatoires (–63,5 % contre –43,2 %) confirment l’efficacité du médicament, avec un bénéfice observable dès la quatrième semaine de traitement. Les effets secondaires étaient globalement légers à modérés et comparables à ceux du placebo. Les plus fréquents ont été une légère sécheresse cutanée et oculaire, bien moins marquées que celles observées avec l’isotrétinoïne.
 
Ces données sont favorablement accueillies par plusieurs dermatologues, à l’instar de la Dre Tomoko Kobayashi (Tokyo), qui salue une potentielle alternative à la fois efficace et mieux tolérée. Toutefois, certaines limites subsistent : la quasi-totalité des participants était d’origine han chinoise, ce qui invite à la prudence quant à la généralisation des résultats à d’autres populations.Les chercheurs s’interrogent également sur le risque tératogène, encore inconnu, et sur la persistance des effets après l’arrêt du traitement. Une étude en extension ouverte est en cours pour évaluer la durabilité des bénéfices et déterminer si une prise continue est nécessaire.
Développé par Ascletis BioScience en Chine sous le nom ASC40, le dénifanstat est également étudié par Sagimet Biosciences pour le traitement de la stéatohépatite métabolique. Si les essais internationaux confirment ces premiers résultats, le dénifanstat pourrait bien marquer une avancée majeure dans la prise en charge de l’acné, en alliant efficacité, tolérance et sécurité.

Source : Medscape